Le récit de notre maître Mouça et de Al-Khadir
Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu'à moi-même de faire preuve de piété par recherche de l'agrément de Allah Al-^Aliyy Al-^Adhim, Lui Qui dit dans le Livre exempt d'erreurs :
فَوَجَدَا عَبْدًا مِّنْ عِبَادِنَا ءاتَيْنَاهُ رَحْمَةً مِنْ عِندِنَا وَعَلَّمْنَاهُ مِن لَّدُنَّا عِلْمًا
قَالَ لَهُ مُوسَى هَلْ أَتَّبِعُكَ عَلَى أَن تُعَلِّمَنِ مِمَّا عُلِّمْتَ رُشْدًا
قَالَ إِنَّكَ لَن تَسْتَطِيعَ مَعِيَ صَبْرًا
(fawajada ^abdan min ^ibadina 'ataynahou rahmatan min ^indina wa ^allamnahou min ladounna ^ilma ; qala lahou Mouça hal 'attabi^ouka ^ala 'an tou^allimani mimma ^oullimta rouchda ; qala 'innaka lan tastati^a ma^iya sabra)
ce qui signifie : « Ils trouvèrent un de Nos esclaves pieux, à qui Nous avions accordé une miséricorde et à qui Nous avions enseigné une science de Notre part. Mouça lui dit : "Pourrais-je t'accompagner afin que tu m'enseignes de ce que tu as appris ?". L'homme lui répondit : « Tu ne pourras pas faire preuve de patience en ma compagnie » [sourat Al-Kahf / 'ayah 65-66-67].
Mes frères de foi, lorsqu'il rencontra le Prophète Al-Khadir ^alayhi s-salam, Mouça ^alayhi s-salam malgré son plus haut degré, demanda à Al-Khadir « M'autorises-tu, Ô serviteur vertueux, à profiter de ta science, à te suivre et à obéir à ton ordre ? ». Al-Khadir ayant été inspiré que Mouça ne pourrait pas s'empêcher de l'interroger s'il voyait quelque chose qui heurte sa connaissance, il répondit à Mouça : « Tu ne pourras pas patienter avec moi [- c'est à dire que tu n'auras pas cette patience spécifique en raison du fait que tu ne sauras pas le sens exact de mes actes. Il s'agit ici d'une patience spécifique, car nous savons que tous les Prophètes sont patients, cela fait partie de leur caractère, ils patientent dans l'obéissance à Allah et ils patientent face à la nuisance des gens -] ; néanmoins si tu m'accompagnes, tu verras des choses étonnantes et des faits surprenants ! ». Mouça qui tenait à quérir la science et qui aspirait à davantage de connaissance lui répondit :
قَالَ سَتَجِدُنِي إِن شَاء اللهُ صَابِرًا وَلا أَعْصِي لَكَ أَمْرًا
(qala satajidouni 'in cha'a l-Lahou sabira wa la 'a^si laka 'amra)
ce qui signifie : « Il lui dit : « Si Allah veut, tu me trouveras patient et je ne désobéirai à aucun de tes ordres » [sourat Al-Kahf / 'ayah 69].
قَالَ فَإِنِ اتَّبَعْتَنِي فَلا تَسْأَلْنِي عَن شَىْءٍ حَتَّى أُحْدِثَ لَكَ مِنْهُ ذِكْرًا
Al-Khadir lui dit alors : « Tu ne m'accompagneras que si tu t'engages à ne pas m'interroger sur quoique ce soit avant que je ne lève moi-même cette condition et que le voyage ne prenne fin. Ensuite, je t'expliquerai les choses à propos desquelles tu t'interrogeais et je te donnerai satisfaction ! ».
Le Seigneur, qu'Il soit glorifié, dit dans la révélation parfaite :
فَانطَلَقَا حَتَّى إِذَا رَكِبَا فِي السَّفِينَةِ خَرَقَهَا
(fantalaqa hatta 'idha rakiba fi s-safinati kharaqaha)
ce qui signifie : « Ils prirent le départ et lorsqu'ils se retrouvèrent sur le navire, il en retira quelques planches » [sourat Al-Kahf / 'ayah 71].
Tandis qu'ils étaient à bord du navire, Mouça eut la surprise de voir Al-Khadir prendre deux planches de bois du bateau et les enlever. Mouça a dit ce dont Allah nous informe dans le Qour'an :
قَالَ أَخَرَقْتَهَا لِتُغْرِقَ أَهْلَهَا لَقَدْ جِئْتَ شَيْئًا إِمْرًا
قَالَ أَلَمْ أَقُلْ إِنَّكَ لَن تَسْتَطِيعَ مَعِيَ صَبْرًا
(qala 'akharaqtaha litoughriqa 'ahlaha ; laqad ji'ta chay'an 'imra ; qala 'alam 'aqoul 'innaka lan tastati^a ma^iya sabra)
ce qui signifie : « Il lui dit : « Lui as-tu enlevé quelques planches afin de noyer les personnes qui sont à bord ? […] » Il lui répondit : « Ne t'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas patienter avec moi ? » [sourat Al-Kahf / 'ayah 71-72].
Al-Khadir lui rappela alors sa condition et l'engagement pris. Mouça s'en rappela et lui dit : « Ne m'en veux pas ! ». Alors qu'ils étaient à bord du navire, un oiseau se posa sur le bord et plongea son bec dans l'eau. Al-Khadir dit alors à Mouça :
"مَا عِلْمِي وَعِلْمُكَ فِي جَنْبِ عِلْمِ اللهِ إِلاَّ كَمَا نَقَرَ هَذَا العُصْفُورُ مِنَ البَحْرِ"
ce qui signifie : « Nous ne savons de ce que Allah sait, que la petite part que Allah nous a donnée. La part qu'Il nous a donnée en comparaison de ce qu'Il ne nous a pas donné, est comme la quantité d'eau que cet oiseau a pris en son bec ».
Lorsque le navire pût traverser sans que personne ne se noie, Al-Khadir ^alayhi s-salam passa sa main à l'emplacement des deux planches arrachées, c'est alors que celles-ci redevinrent telles qu'elles étaient auparavant, par la volonté de Allah.
Après avoir quitté le navire, ils poursuivirent leur chemin. Ils trouvèrent des jeunes enfants en train de jouer. Al-Khadir prit l'un d'eux. C'était un enfant mécréant, voleur et bandit de grand chemin. Il semait la corruption et jurait à ses parents qu'il ne faisait rien. Al-Khadir l'emmena au loin, l'allongea à terre et le tua, tout comme Allah ^zza wa jall le rapporte dans sourat Al-Kahf :
فَانطَلَقَا حَتَّى إِذَا لَقِيَا غُلامًا فَقَتَلَهُ قَالَ أَقَتَلْتَ نَفْسًا زَكِيَّةً بِغَيْرِ نَفْسٍ
لَّقَدْ جِئْتَ شَيْئًا نُّكْرًا
قَالَ أَلَمْ أَقُل لَّكَ إِنَّكَ لَن تَسْتَطِيعَ مَعِي صَبْرًا
(fantalqa hatta 'idha laqiya ghoulaman faqatalah qala 'aqatalta nafsan zakiyyatan bighayri nafsin laqad ji'ta chay'an noukra ; qala 'alam 'aqoul laka 'innaka lan tastati^a ma^iya sabra)
ce qui signifie : « Ils repartirent et lorsqu'ils rencontrèrent un jeune garçon [- qui n'était pas encore pubert -], il le tua. Mouça lui demanda : « Comment peux-tu tuer une âme innocente sans légitimité du talion ? […] Il lui répondit : Ne t'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas patienter avec moi ? » [sourat Al-Kahf / 'ayah 74-75].
Mouça et Al-Khadir poursuivirent leur chemin et arrivèrent dans un village dont les habitants étaient avares et manquaient d'hospitalité. Personne dans le village ne leur offrit quoi que ce soit. Ils quittèrent le village et avant d'en franchir les limites, ils virent un mur qui tombait en ruine et qui risquait de s'effondrer. Al-Khadir le redressa grâce à un miracle qui lui fut accordé. Il passa la main sur le mur et celui-ci se remit totalement en place. Mouça lui dit : « Si tu l'avais voulu, tu aurais pu demander à ces gens un salaire en contrepartie de ce service rendu ». C'est alors que Al-Khadir lui dit :
هَذَا فِرَاقُ بَيْنِي وَبَيْنِكَ
(hadha firaqou bayni wa baynik)
ce qui signifie : « Ceci marquera donc notre séparation ».
Al-Khadir dit à Mouça ce que Allah ta^ala nous apprend dans le Qour'an honoré :
قَالَ هَذَا فِرَاقُ بَيْنِي وَبَيْنِكَ سَأُنَبِّئُكَ بِتَأْوِيلِ مَا لَمْ تَسْتَطِع عَّلَيْهِ صَبْرًا
(qala hadha firaqou bayni wa baynika sa'ounabbi'ouka bita'wili ma lam tastati^ ^alayhi sabra)
ce qui signifie :« Il dit : « Ceci marquera donc notre séparation. Je vais maintenant t'expliquer le sens des choses pour lesquelles tu n'as pas pu patienter » [sourat Al-Kahf / 'ayah 78]. Il dit :
أَمَّا السَّفِينَةُ فَكَانَتْ لِمَسَاكِينَ يَعْمَلُونَ فِي الْبَحْرِ
فَأَرَدتُّ أَنْ أَعِيبَهَا وَكَانَ وَرَاءهُم مَّلِكٌ يَأْخُذُ كُلَّ سَفِينَةٍ غَصْبًا
« Pour ce qui est du navire dont j'ai enlevé quelques planches, il appartient à de pauvres gens qui travaillent avec. Ils en tirent leur subsistance. Leur roi est un roi tyrannique qui prend de force tout navire en bon état traversant les eaux de son royaume, cependant ce roi laisse les embarcations qui présentent un défaut ». Al-Khadir avait donc fait en sorte que ce navire-là comporte un défaut ; ainsi, lorsque les serviteurs du roi vinrent, ils ne le prirent pas à cause de ce défaut. Al-Khadir a par la suite réparé l'embarcation et le navire put ainsi rester dans les mains de ses propriétaires.
وَأَمَّا الْغُلامُ فَكَانَ أَبَوَاهُ مُؤْمِنَيْنِ فَخَشِينَا أَن يُرْهِقَهُمَا طُغْيَانًا وَكُفْرًا
فَأَرَدْنَا أَن يُبْدِلَهُمَا رَبُّهُمَا خَيْرًا مِّنْهُ زَكَاةً وَأَقْرَبَ رُحْمًا
Quant au jeune que Al-Khadir avait tué, il était mécréant alors que ses parents étaient croyants. Al-Khadir a dit : « Je n'ai pas voulu que leur amour pour lui les mènent à le suivre dans sa mécréance. Allah m'a ordonné de le tuer en raison de ce qu'il serait advenu de lui : en effet, s'il était resté en vie, il aurait épuisé ses parents par sa mécréance ».
وَأَمَّا الْجِدَارُ فَكَانَ لِغُلامَيْنِ يَتِيمَيْنِ فِي الْمَدِينَةِ وَكَانَ تَحْتَهُ كَنزٌ لَّهُمَا
وَكَانَ أَبُوهُمَا صَالِحًا فَأَرَادَ رَبُّكَ أَنْ يَبْلُغَا أَشُدَّهُمَا
وَيَسْتَخْرِجَا كَنزَهُمَا رَحْمَةً مِّن رَّبِّكَ
« Pour ce qui est du mur, il appartenait à deux jeunes orphelins de ce village. Sous le mur se trouvait un trésor qui leur revenait de droit à tous deux. Le mur était sur le point de tomber. S'il était tombé, le trésor aurait été perdu pour eux. Allah a voulu que ce trésor leur soit conservé ».
Al-Khadir dit par la suite ce que Allah nous apprend dans sourat Al-Kahf :
وَمَا فَعَلْتُهُ عَنْ أَمْرِي ذَلِكَ تَأْوِيلُ مَا لَمْ تَسْطِع عَّلَيْهِ صَبْرًا
(wa ma fa^altouhou ^an 'amri ; dhalika ta'wilou ma lam tasti^ ^alayhi sabra)
ce qui signifie :« Je n'ai pas fait cela de mon propre chef [- c'est à dire que je n'ai fait qu'obéir à ce qui m'a été révélé -] ; voilà la signification des choses pour lesquelles tu n'as pas pu patienter » [sourat Al-Kahf / 'ayah 82].
Ô Allah, accorde-nous la patience dans nos épreuves. Tu crée les choses selon une sagesse et Tu n'es pas injuste envers Tes esclaves. Préserve-nous des épreuves dans notre religion et préserve-nous du châtiment de l'au-delà.