L'innocence du Prophète Youçouf

Allah a accordé aux prophètes un degré supérieur à toutes les créatures. Il les a dotés de caractères louables. Les prophètes sont véridiques, extrêmement intelligents, honnêtes, chastes et courageux. Il leur est impossible toute chose qui serait de nature à repousser les gens de répondre à leur appel à l'Islam.

Les prophètes sont préservés de la mécréance, des grands péchés et des petits péchés indiquant une bassesse de caractère. Telle est la préservation dont tous les prophètes bénéficient obligatoirement avant leur mission de prophète comme après.

C’est un grand honneur pour nous de réjouir nos coeurs en parlant aujourd'hui de Youçouf fils de Ya^qoub, fils de Ishaq, fils de Ibrahim.

Notre discours, aujourd'hui, par la volonté de Allah, le Seigneur des Mondes porte sur l'innocence du prophète Youçouf as-siddiq [- le véridique -] ^alayhi s-salatou wa s-salam, celui dont Allah tabaraka wa ta^ala a loué le degré dans le Qour'an éminent :

كَذَلِكَ لِنَصْرِفَ عَنْهُ السُّوءَ وَالْفَحْشَاء إِنَّهُ مِنْ عِبَادِنَا الْمُخْلَصِينَ

(kadhalika linasrifa ^anhou s-sou'a wa l-fahcha' innahou min ^ibadina l-moukhlasin[sourat Youçouf / 'ayah 24]

Youçouf ^alayhi s-salaavait résidé dans la maison du haut dignitaire et ministre d'Egypte. Youçouf était extrêmement beau. Lorsqu'il devint un jeune homme, l'épouse de ce haut dignitaire fut sous le charme et tomba amoureuse de sa beauté éclatante. On dit qu'un jour, alors que Youçouf avait 17 ans, l'épouse du haut dignitaire pensa pouvoir l'amener à commettre le péché de fornication avec elle. Cette femme était extrêmement belle, jeune, riche et influente. Ce jour là, elle ferma les portes de sa maison, se prépara, se para de ses plus beaux et luxueux habits et invita sans aucune pudeur, le prophète Youçouf à la fornication. Elle lui demanda ce qui n'est pas digne de sa situation et de son statut de prophète. Elle l'appela au péché avec insistance. Mais bien sûr, Youçouf était un prophète, chaste, pur, préservé de pareille indécence et bassesse. Aussi, il se refusa à elle fermement. 

Face au refus de Youçouf As-Siddiq ^alayhi s-salam, de la suivre et de tomber dans l'interdit avec elle, la femme du dignitaire redoubla d'insistance espérant parvenir à ses fins. Allah ta^ala dit :

وَلَقَدْ هَمَّتْ بِهِ وَهَمَّ بِهَا لَوْلا أَن رَأَى بُرْهَانَ رَبِّهِ

(wa laqad hammat bihi wa hamma biha lawla 'an r-ra'a bourhana rabbih) [sourat Youçouf'ayah 24]

هَمَّتْ بِهِ (hammat bih)  c'est-à-dire : c'est elle qui a voulu et qui a été résolue fermement à commettre la désobéissance et la fornication.

وَهَمَّ بِهَا (wa hamma biha) c'est-à-dire lui, il a pensé la pousser.

لَوْلا أَن رَأَى بُرْهَانَ رَبِّهِ (lawla 'an r-ra'a bourhana rabbih) : c'est-à-dire que Allah Lui a fait savoir : Ô Youçouf si tu la poussais, elle dirait à son époux : « Il m'a poussée pour m'obliger à commettre la fornication ! ». Ainsi, Youçouf ne la poussa pas mais lui tourna le dos pour repartir. C'est alors, qu'elle déchira l'habit de Youçouf par derrière ; ce qui fut une preuve contre elle.

Remarque importante : Il n'est pas permis de dire que notre maître Youçouf aurait eu l'intention de faire la fornication avec elle, ni qu'il se serait dévêtu pour se mettre vis-à-vis d'elle dans la position qu'un homme adopte avec son épouse. Tout cela n'est que mensonge et contredit clairement le haut rang que Allah a accordé aux prophètes.

Allah ta^ala dit pour manifester l'innocence de Youçouf :

قَالَتِ امْرَأَتُ الْعَزِيزِ الئنَ حَصْحَصَ الْحَقُّ

 

أَنَاْ رَاوَدْتُهُ عَن نَفْسِهِ وَإِنَّهُ لَمِنَ الصَّادِقِينَ

(qalati mra'atou l-^azizi l-'ana has-hasa l-haqqou 'ana rawad-touhou ^an n-nafsihi wa 'innahou lamina s-sadiqin)

ce qui signifie : « La femme du haut dignitaire a dit : maintenant la vérité est apparue, c'est moi qui ai essayé de le séduire et lui, il fait partie des véridiques » [sourat Youçouf / 'ayah 51].

Après que l'épouse du haut dignitaire se prétendant innocente devant son époux ait accusé à tort Youçouf d’avoir tenté de commette un tel péché, Youçouf rejeta l'accusation qu'il retourna contre elle en disant :

هِيَ رَاوَدَتْنِي عَنْ نَفْسِي

(hiya rawadatni ^an n-nafsi)

ce qui signifie : « C'est elle qui a voulu me séduire » [sourat Youçouf / 'ayah 25].

Puis, Allah Lui Qui est puissant sur toute chose fit parler un témoin issu de la famille même de la femme : il s'agissait d'un enfant, qui était encore dans son berceau. L'enfant disculpa Youçouf ^alayhi s-salam. Ce fut une preuve contre la femme du haut dignitaire qui avait accusé calomnieusement Youçouf. Ce miracle manifesta son innocence aux yeux du haut dignitaire d'Egypte. Ce témoin dit ce qui est mentionné dans le Qour'a:

إِنْ كَانَ قَمِيصُهُ قُدَّ مِن قُبُلٍ فَصَدَقَتْ وَهُوَ مِنَ الكَاذِبِينَ

(in kana qamisouhou qoudda min qouboulin fa sadaqat wa houwa mina l-kadhibin)

c'est-à-dire : «  Si sa chemise est déchirée par devant, elle dirait vrai et lui serait un menteur » [sourat Youçouf / 'ayah 26] car cela signifie que si c'est lui qui avait tenté d'abuser d'elle et qu'elle l'avait repoussé, le devant de sa chemise se serait trouvé déchirée. L'accusation pèserait dans ce cas contre Youçouf. Puis il dit :

وَإِنْ كَانَ قَمِيصُهُ قُدَّ مِن دُبُرٍ فَكَذَبَتْ وَهُوَ مِن الصَّادِقِينَ

(wa in kana qamisouhou qoudda min doubourin fa kadhabat wa houwa mina s-sadiqin)

c'est-à-dire que : «  Si sa chemise est déchirée par derrière alors c'est elle qui a menti et lui est parmi les véridiques » [sourat Youçouf / 'ayah 27], car cela signifie qu'elle l'aurait suivi après qu'il lui ait tourné le dos pour repartir, elle l'aurait alors agrippé par derrière, la chemise de Youçouf se serait alors trouvée déchirée ainsi. Ceci sera une preuve contre la femme. Comme le haut dignitaire vit que la chemise de Youçouf avait été déchirée par derrière, il adressa la parole à sa femme en lui disant ce que Allah nous apprend dans le Qour'a:

إِنَّهُ مِن كَيْدِكُنَّ إِنَّ كَيْدَكُنَّ عَظِيمٌ

('innahou min kaydikounna 'inna kaydakounna ^adhim)

[sourat Youçouf / 'ayah 28]

c'est-à-dire que ce qui s'est passé était une ruse de la part de sa femme. Puis le haut dignitaire dit à son épouse :

وَاسْتَغْفِرِي لِذَنبِكِ إِنَّكِ كُنتِ مِنَ الْخَاطِئِينَ

(wa staghfiri lidhanbiki innaki kounti mina l-khati'in)

c'est à dire « Repens-toi de ton péché car tu étais dans l'erreur » [sourat Youçouf / 'ayah 29].

La chasteté et l'honnêteté de Youçouf furent manifestes aux yeux du haut dignitaire. De même lui est apparue l'innocence de Youçouf de l'accusation que cette femme lui avait portée calomnieusement.

Profitons des enseignements que ce récit comporte. Enseignons aux gens que les prophètes sont préservés de la fornication et aussi de toute intention de commettre la fornication. Ensuite, rappelons-nous la noble attitude de Youçouf ^alayhi s-salam. Puissions-nous nous éloigner nous aussi de tout comportement vil et de toute désobéissance envers Allah, en prenant exemple sur la noble conduite des prophètes ^alayhimou s-salatou wa s-salam.